L’ordre mondial actuel ne plait pas à la Chine et à la Russie. Depuis quelque temps ces deux puissances ont décidé de se mettre ensemble pour le contester. Si la Chine apporte l’argent sur leurs champs d’intervention, la Russie apporte « les muscles ».
Les observateurs des affaires internationales s’accordent à reconnaitre que l’ordre mondial actuel est fortement contesté par la chine et la Russie. Ces deux puissances s’illustrent par leurs interventions partout ils peuvent avoir des intérêts ; même si, ces deux puissances le font de manière différente, elles sont plus que jamais décidées à damer le pion à l’hégémonie occidentale.
Chacun à sa manière, Moscou et Pékin remettent en cause « l’unipolarité » pour passer du statut de puissances réémergentes au statut de puissances établies. Mais là où la Russie pense géopolitique, la Chine pense géo économie. Là la Chine apporte l’ argent, la Russie apporte « ses muscles ».
A la fin de la seconde guerre mondiale, une cour des grands s’était constituée, c’est le club occidental .A la tête de ce club règne une puissance, selon l’expression consacrée, est un peu plus égale que les autres : les Etats Unis. Autour d’elle se sont constitués les pays qui trouvent les intérêts à se placer sur son aile protectrice. Certains ont fini par s’organiser en sous groupe et font parfois contrepoids ; c’est le cas de l’Union Européenne. L’ambiance, dans cette cour des grands, est plutôt bonne ; il arrive qu’on se tiraille, mais cela ne dure jamais très longtemps. On y est aussi assez accueillant à condition d’avoir le niveau et d’accepter les règles. L’accession à la cour des grands, se fait par une sorte de cooptation, d’après des règles établies par le petit groupe qui fait la loi dans la cour des grands et par la même occasion dans la cour des petits.
Et voilà que deux candidats, décident de fouler au pied ce protocole et contester ces règles. Chacune à manière, la Russie et la Chine sont en train de défier l’ordre mondial pour passer du statut de puissance réémergente à celui de puissance établie. Elles le font avec des méthodes différentes ; mais elles contestent toutes les deux « l’unipolairité »
« MONDE RUSSE »
Si la Russie a perdu la guerre froide, Vladimir Poutine ,depuis 2012 met en œuvre une stratégie de rétablissement de la puissance russe qui ne correspond pas à celle que lui a assignée l’ordre issu de la fin de la guerre froide, avec la libération de l’Europe centrale en 1989,la réunification de l’Allemagne, puis l’effondrement de l’Union Soviétique, en décembre 1991.Trois décennies plus tard, alors que les occidentaux considèrent ce nouvel ordre comme accepté par tout le monde , M Poutine crie : « Pouce, je ne joue plus » et s’oppose à ce qu’un pays de plus, l’Ukraine, rejoigne le camp occidental. Pour lui, l’Ukraine fait partie « du monde Russe ». Et Pour montrer qu’il ne plaisante pas, la Russie en annexe une partie et en envahit une autre. Sous l’impulsion de Vladimir Poutine, la Russie remet le fondement Européen de l’ordre mondial : elle le fait par la force en modifiant les frontières. Au delà de l’Europe, plus question de laisser les mains libres en Afrique ou ailleurs aux occidentaux .Ainsi, la Russie intervient dans certains pays en conflit comme la Libye, le Soudan, le Mozambique, la Centrafrique,la Syrie, à travers les armes et les compagnies privées de mercenaires. Le respect des droits de l’homme n’est pas leur affaire.
LA CHINE ACCOMPLIT SON REVE.
Contrairement à la Russie dont le poids économique n’est pas comparable à celui des Etats-Unis ou de l’Europe, la Chine, elle remet en cause le leadership économique américain.
C’est désormais la confrontation directe entre les Etats-Unis et la Chine.La rencontre entre le nouveau Secrétaire d’état américain avec son homologue chinois montre les couleurs des nouvelles relations entre les deux puissances. La Chine remet en cause l’ordre économique issu de la seconde guerre mondiale, le système établi par les accords de Bretton Woods, en 1944, et largement dominé par les Occidentaux.
Puisqu’on ne veut pas lui donner la place équivalente à son poids dans les institutions financières internationales comme la Banque mondiale, le fonds monétaire international ou la banque asiatique de développement, elle crée les siennes, qu’elle ouvre aux autres (AIIB), banque des Brics. Et la Chine, avec ses poches pleines gagne le monde entier et l’Afrique d’une manière particulière. Avec son allié Russe, bien qu’ils se regardent parfois en Chiens de faïence, les deux puissances interviennent désormais partout, la Chine avec l’argent, la Russie avec les « muscles », la force, les armes, les compagnies privées de mercenaires. Les droits de l’homme n’ont jamais été leur préoccupation. Le cas de la crise birmane actuel est un cas d’école.
Par Jean Pierre Ombolo.