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RDC LES AMOURS RATEES ENTRE LE FCC DE Joseph Kabila et le CASH DE FELIX TSHISEKEDI

Pour comprendre ce qui se passe entre le cash et le FCC  en République démocratique  du Congo, un retour  dans la fin du deuxième mandat de l’ancien président Kabila s’avère nécessaire.Il va quitter le pouvoir, mais ça n’a jamais été son intention. Même si la passation pacifique du pouvoir a été une première dans ce pays.

        JOSEPH KABILA N’A JAMAIS VOULU QUITTER LE POUVOIR

 

La passation pacifique du pouvoir  entre joseph Kabila et Félix Tshisekedi, ne doit pas voiler les intentions de Kabila  de revenir au pouvoir. Pour lui, Tshisekedi sera une marionnette qu’il utilisera au gré de son plan. Le Congo n’a jamais connu une passation pacifique de pouvoir, après l’assassinat de Lumumba en 1960, Mobutu décide en 1964 de déposer le président Kasavubu, et en 1965, il devient définitivement président. En 1998, Mobutu est chassé du pouvoir par une rébellion parrainée par l’Ouganda et le Rwanda dirigée par Laurent désiré Kabila.

               En 2000, Désiré Kabila est assassiné, et son fils Joseph Kabila prend le pouvoir. Au terme du deuxième mandat, et à l’issue d’une élection présidentielle contestée, Joseph Kabila remet le pouvoir à travers une alliance à Félix Tshilombo tshisekedi ; une passation pacifique du pouvoir  qui était déjà un signe prémonitoire d’un mauvais mariage politique. Selon l’opposant principal congolais, Martin Fayulu, qui continue à crier   au vol de sa victoire, Tshisekedi a vendu le Congo à Kabila ; pour Fayulu, Félix devait refuser de prendre le pouvoir selon les conditions préétablies par Joseph Kabila.

             Comprendre pourquoi Félix a accepté de prendre le pouvoir dans ces conditions.

TSHISEKEDI, un homme politique pas comme les autres

Beaucoup ne le savent pas, l’arrivée de Félix Tshisekedi Tshilombo au pouvoir en RDC est l’accomplissement d’une prophétie divine. En effet, un prophète, homme de Dieu du Ghana avait prophétisé sous l’onction du saint esprit, que Félix Tshisekedi allait être le prochain président congolais. Conscient de cette vérité divine, Félix va s’atteler à l’accomplissement de cette prophétie. Premièrement, sa radicalisation vis-à-vis de Joseph Kabila, lorsque ce dernier cherchait à négocier, à  convaincre l’opposition congolaise de lui permettre un 3e mandat en échange du poste de premier ministre. Tshisekedi qui conduisait ces négociations du coté de l’UDPS avait radicalement refusé le poste de premier ministre que joseph Kabila proposait à l’UDPS. Félix avait ainsi claqué la porte ; Joseph Kabila sachant que rien ne pouvait plus aboutir avec Félix, va plutôt chercher à renégocier  avec d’autres personnes de L’UDPS peu radicale, à qui il va d’ailleurs proposer le poste de premier ministre, une façon de fragiliser l’UDPS. C’est ainsi que, Bruno  Tshibala de L’UDPS sera porté à la tété du gouvernement congolais le 18 MAI 2017.

Deuxièmement, lors de la rencontre des ténors de l’opposition congolaise à Genève en suisse dans le but de désigner le 15 novembre 2018 le candidat de l’opposition, tandis que les autres partenaires de l’opposition (Adolphe Mozito, Freddy   Madingulu, Martin Fayulu) ont pour priorité l’obtention de concessions concernant la transparence des élections, le retrait de la machine à voter, la restructuration  de la CENI, Félix Tshisekedi est décidé à aller aux élections coute que coûte,même avec la machine à voter. Les partenaires de l’opposition ne l’estiment pas fiable, et le trouvent à la merci du pouvoir de Joseph Kabila.

    Lors de cette rencontre de Genève organisée par la fondation de Koffi Annan, le choix de celui qui devait représenter l’opposition  à la présidentielle congolaise est porté sur martin fayulu que ses pairs trouvent compétent et intègre. 48H, après leur engagement, après le choix de Martin fayulu, Tshisekedi va revenir sur son engagement pour écouter (sa base). Mais le but était d’accomplir la prophétie.

            Le régime de Kabila : un système de corruption et de clientélisme

Dix années de pouvoir marquées par la mise en place de la corruption et du clientélisme comme système de gestion du pays. L’on a souvent pensé que la jeune génération en prenant le pouvoir en Afrique, pouvait faire mieux que l’ancienne génération. En RDC, avec joseph Kabila, ça n’a pas été le cas.les années de joseph Mobutu sont pour le peuple congolais, des années de nostalgie. Puisque   Kabila et les autres jeunes qui dirigeaient le Congo vont s’atteler plus à piller le pays, à le vendre aux étrangers, aux multinationales, donc à s’enrichir personnellement, que de chercher à améliorer les conditions de vie du peuple. D’ailleurs le mot du peuple vient rarement dans leur discours, ce qui revient dans leur discours, c’est le respect de la constitution, telle qu’ils avaient planifié la chose pour revenir au pouvoir. Le niveau de pauvreté atteint par les congolais à la fin du deuxième mandat de Kabila ne pouvait plus lui permettre de faire un troisième mandat. Mais cela ne l’a pas empêché de chercher d’obtenir un troisième mandat. Il va tout entreprendre pour cela, mais cela n’aboutira pas. Les négociations qu’il entreprend avec les partis politiques vont échouer ; il tente même de diviser l’UDPS jusqu’à nommer Bruno Tsibala comme premier ministre. Il nomme également ses amis généraux à la tête des régions militaires du pays, dans le but de mater toute contestation avant et même après les élections. C’est dans ce sens qu’il va  emprisonner certains contestaires à son deuxième mandat, et exiler d’autres à l’instar de Moise Katumbi.

   Lorsqu’il comprend finalement que le peuple congolais ne veut plus de lui, il décide de partir du pouvoir sans vraiment partir :choix du dauphin, shadary Ramassany, choix d’ailleurs contesté au PPRD ; cooptation du conseil constitutionnel et de la commission nationale d’élection(CENI) ; report à deux reprises de l’élection présidentielle ; refus de solliciter l’aide de la communauté internationale, le véritable but n’est pas de montrer aux yeux du monde que le Congo est capable d’organiser ses élections, mais plutôt de tenir à distance la communauté internationale face à la fraude électorale en préparation . Les élections présidentielle et législative sont organisées au même moment, son candidat shadary est mis en déroute, la seule solution est celle de fabriquer les résultats pour les législatives. Ce que les observateurs et les analystes n’ont jamais compris comment un partir politique peut  perdre l’élection présidentielle et gagner les élections législatives. Il  sait que son  candidat a perdu la présidentielle avant la proclamation des résultats .Mais il se retrouve face à un dilemme : à qui faut-il remette le pouvoir exécutif ? àTShisekedi ou à fayulu? face à la radicalisation de martin fayulu dont les discours  de  couper les têtes à tout le monde de l’ancien région, inquiètent joseph Kabila, ce dernier opte pour Félix qu’il croit pouvoir manipuler pendant les cinq prochaines années, en attendant de revenir au pouvoir selon ses prévisions et son plan mis en place . Erreur. Il ne connait pas bien Félix.

   Joseph Kabila : désormais  opposant républicain ou futur soutien des groupes armés en RDC ?            

La question mérite d’être posée au moment où  l’ancien président est entrain de perdre son emprise  sur les institutions politiques.

C’est un scenario que le locataire de kingakati n’avait jamais prévu : perdre l’influence sur les institutions du pays, et même  sur la politique. Lui qui se croyait plus sage et plus intelligent que tous les congolais et croyait avoir pris en otage tout un peuple. Il avait tout verrouillé  avant de partir ,  taillé la constitution sur sa propre mesure( ce n’est pas pour rien qu’il accuse son successeur de souvent violer la constitution, lorsque  les choses ne se  passent plus comme il avait prévu) , confisqué la  commission électorale non seulement  sa composition, mais aussi le processus d’en devenir membre ,pris la tête de l’assemblée nationale , du sénat ,de la primature, puis certains ministères clés ;il avait nommé des officiers supérieurs de l’armée, ses proches  dans les points stratégiques du  pays bien avant la tenue des élections présidentielles ;il avait  nommé également ses amis dans toutes les chancelleries  à l’étranger, il savait que fait quoi, Félix se plierait toujours. Dans la tête de joseph Kabila,  la RDC restera toujours sa chasse gardée et à tout moment il reviendrait au pouvoir. D’ailleurs, lorsqu’il disait ses adieux à ses pairs de la SADC « je ne vous dis pas au revoir, je reviens » avait- il lancé.  Joseph avait tout conçu pour que Félix ne réussisse pas, le FCC  contrôlait tout. Le peuple congolais  n’a jamais été le souci de Joseph Kabila et son  groupe, ce qui les importait, c’est de garder leurs privilèges, continuer à piller les ressources de leur pays tout en évitant d’être traduit en justice. Ce n’est donc pas un hasard, lorsque l’ancien ministre de la justice du FCC avait initié les projets de lois à l’insu de Félix Tshisekedi à l’assemblée nationale ; les lois qui avaient pour finalité de mettre à l’abri des poursuites judiciaires tous les dignitaires de l’ancien régime, et surtout de placer la justice congolaise sous le contrôle du ministre de la justice, membre du front commun du Congo ;les congolais eux-mêmes ironisent le FCC en l’appelant «  le front contre le congolais », compte tenu de leur attitude prédatrice  vis-à-vis des ressources du Congo. Félix, de son coté a compris qu’il ne pouvait pas faire route avec Kabila. Malgré sa patience, malgré ses humiliations subies, par exemple  des cérémonies auxquelles refusent de participer  Jeannine Mabunda ,l’ancienne présidente de l’assemblée nationale, l’ancien premier ministre ILUNGA.FELIX, comprend que ses amours avec le FCC, depuis deux ans, n’ont pas changé la condition des congolais et qu’au terme de son mandat, il sera jugé par son peuple ; Kabila de son coté, savait que l’échec de Félix favoriserait son retour, créerait un certain sentiment de nostalgie au sein de la population.

        Aujourd’hui, Kabila est face à la réalité : le peuple congolais ne l’aime pas et ne souhaite même plus le voir revenir au pouvoir.  Tout ce qu’il  a planifié, c’est le contraire de ce qui est entrain de se produire. Il a perdu la primature, l’assemblée nationale, le sénat, dans bientôt la CENI. Au vu de ce qui se passe actuellement en RDC, il sera très difficile  à Kabila, à quelqu’un de sa famille politique, à un de ses descendants de revenir au pouvoir.  Certains  observateurs de la politique congolaise et même certains acteurs, à l’instar de Martin Fayulu, avaient souhaité que Félix coupe les ponts avec Kabila depuis sa prise de pouvoir. Le faisant, cela devait avoir des conséquences et des réactions incontrôlables concernant la paix dans le pays. Il va le faire progressivement aujourd’hui, tout le camp de Kabila ne cache pas son mécontentement  suite à leur déchéance. Ils accusent déjà Félix d’être à l’origine des tensions communautaires. Kabila avait déjà pris l’initiative d’envoyer des émissaires à certains chefs d’Etat africains face à la nouvelle attitude de Félix. Dernièrement, la ville de Lumumbashi a été attaquée. Et Kabila n’est plus à kingakati, il est déjà dans le Katanga. D’où notre interrogation ; va-t-il désormais se comporter comme un opposant républicain, ou va-t-il rendre le Congo ingouvernable en soutenant les différents groupes armés  qui pullulent à l’Est de la RDC. L’avenir nous dira.

  

                        L’union sacrée, pour une nouvelle forme de gouvernance

 

             Lorsque le président Félix décide de se séparer de Kabila, de créer l’union sacré, contrairement à ce que beaucoup  peuvent penser, ce n’est pas pour rester au pouvoir en ne permettant pas à  certains partenaires de se présenter à la prochaine élection présidentielle de 2023. Loin s’en faut. Il fallait se défaire de la gouvernance de l’ancien régime et de son influence qui ne lui donnait pas les coudées franches pour s’attaquer aux problèmes de la population ; par la déchéance du FCC  de Kabila des institutions politiques du pays, des conditions favorables à tout le monde pour participer aux prochaines élections sont ouvertes.

            Il est clair, dans ces conditions qu’il sera difficile à Kabila, à quelqu’un du FCC, ou à leurs descendants de revenir au pouvoir en RDC. Kabila en est conscient, il sait que le peuple  congolais ne le porte pas dans son cœur. En plus, presque la plupart des dignitaires de l’ancien régime sont passibles de justice. D’autres ont déjà abandonné Kabila pour rejoindre le camp de Félix. On comprend pourquoi l’ancien ministre de la justice du FCC avait initié les projets de loi sans informer le président Félix, visant à mettre la justice congolaise sous la dépendance du ministre de la justice. Aujourd’hui le camp de Kabila est dans la panique et la confusion ; les oppresseurs d’hier sont les oppressés d’aujourd’hui. Ce ne sont pas Kalev Mutond, ancien administrateur de l’ANR et le General Jhon Numbi, présumé commanditaire de l’assassinat de Floribert Chebeya, actuellement en fuite au Zimbabwe, qui peuvent nous démentir. Si les dirigeants africains pouvaient  comprendre que le fait de se retrouver à la tête de leur pays est un mandat divin et non pour faire n’importe quoi de leur pays.

Dossier réalisé par Jean Pierre Ombolo,

                    Justine Bourgeoise Melingui,

                                        Onguene Fabrice.

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