Une note de 8.5/20 délibérée au Baccalauréat au Cameroun selon nombre d’examinateurs. Menaces de grève de faim des élèves gabonais sur le calcul des notes de l’examen du Bac. Des polémiques où le système éducatif est dans le collimateur des élèves et des parents. Mais rebelle… est la réalité de la vie active et professionnelle quand on a cet examen dans la poche.
Les résultats du Bac au Cameroun ont connu une éclosion lente en cette session 2014. Rumeurs sur la fuite des épreuves de Philosophie, Mathématiques et Langue de la série A4; amateurisme dans l’organisation; non-paiement de primes de correction des enseignants correcteurs. Au Gabon voisin, menaces de grève de faim d’une centaine d’élèves soutenus par leurs parents devant la cathédrale sainte Marie à Libreville. Ils manifestent leur colère face à ce qu’ils appellent une injustice lors du calcul des notes de cette session 2014. On se plaint de l’examen du Probatoire, le «tamis», dont la suppression a été annoncée depuis 1995 au Cameroun. L’an dernier au Gabon, Séraphin Moundounga, alors ministre de l’Éducation nationale, avait instauré un Baccalauréat en deux parties: en classe de Première (Bac 1) et en classe de Terminale (Bac 2). Il faut pour un candidat pour son obtention du Bac, additionner les deux baccalauréats et diviser par deux pour avoir la note finale. Chose qui n’est pas toujours aisée dans les deux cas (Cameroun et Gabon) pour les élèves et dans la même lancée, les parents. Le rêve, avoir le Baccalauréat et à tout prix. Le système éducatif est pointé du doigt. Il essaie donc de calmer les fureurs en faisant des délibérations pour amener le pourcentage du taux de réussite à 55,12% cette année au Cameroun. Pourtant, le niveau dans l’ensemble n’est pas fameux, en croire des examinateurs. Un correcteur a même affirmé avoir surpris à maintes reprises des textes sous forme de sms dans des copies de Philosophie. Le système éducatif est accusé de ne pas tenir compte de l’environnement actuel de ces élèves pris dans l’émail des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Au Gabon, le Gouvernement a réagi aux protestations des élèves en mettant sur pied une commission des requêtes de l’examen Bac. Dans tous les cas, le système éducatif trouve toujours un moyen d’apaiser les parents et leurs enfants furieux. Mais que se passe-t-il donc après l’obtention de cet examen? Effectifs pléthoriques dans les universités, le taux surélevé du chômage et du sous emploi. Mais on ne craint pas tous ces phénomènes. En attendant, il faut donner le Bac aux enfants. Tout est mis en oeuvre pour l’avoir. Il y a une époque au Cameroun où d’aucuns se rendaient au Tchad pour passer l’examen du Bac directement après l’obtention du BEPC. La retraite du Probatoire n’a pas encore sonné au Cameroun. Chaque année qui passe, on espère qu’il sera supprimé du système éducatif camerounais. Le même rêve au Gabon où le Bac 1 donne des nuits blanches aux jeunes… Peu importent les stratégies d’obtention du Bac, les systèmes éducatifs sont appelés à se démerder pour donner l’examen aux jeunes. Pour ce qui est de l’après Bac, c’est chacun qui s’assoit…
Joseph Amougui