Les travaux des Assemblées annuelles du groupe de la Banque africaine de développement( BAD) ont pris fin hier, jeudi 30 mai sous le thème la transformation de l’Afrique, le Groupe de la Banque africaine de développement et la réforme de l’architecture financière mondiale. Les stratégies du développement durable de l’Afrique ont constitué l’ossature des assises.
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernements, du président de la BAD, Akinwumi Adesina, du président de la commission de l’Union africaine, Moussa Fakir Mahamat et du président de la Banque islamique de développement (BID), Muhammad Sulaiman AL Jasser.
Beaucoup d’observateurs s’accordent à reconnaitre que les Assemblées annuelles 2024 de la BAD interviennent à un moment important de l’histoire du développement. Ils relèvent la forte réponse positive des Nations africaines à l’agenda 2063 qui témoigne d’une intention collective de procéder à une transformation radicale des économies africaines et d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD). La réalisation de cette transformation nécessite un engagement constant des ressources substantielles pour investir dans les infrastructures et la capacité industrielle afin de produire une croissance rapide. Mais l’Afrique fait face à une barrière rigide d’une architecture financière mondiale fondamentalement mal alignée avec ses aspirations. L’architecture financière préconisée pour l’Afrique devrait intégrer les problèmes de développement les plus plus difficiles notamment la durabilité de la dette et les vulnérabilités climatiques, afin de permettre la réalisation des ODD et des engagements de l’Agenda 2063. Ainsi, il apparaît impératif de transformer l’architecture financière mondiale pour donner à l’Afrique une chance équitable de transformer son immense potentiel en opportunités afin de surmonter de multiples défis et de se développer de manière inclusive et durable. Un accent devrait aussi être mis sur le secteur énergétique avec la construction des barrages hydro-électriques pour booster l’industrialisation des économies africaines.
Ces Assemblées qui englobaient la 5Oème Assemblée du Fonds africain de développement, les discussions de haut niveau ont porté sur la réforme de l’architecture financière mondiale, la vision de la Banque à 60 ans et les stratégies de financement de la transformation de l’AFRIQUE au milieu des changements financiers mondiaux. Cette réforme de l’architecture financière se veut urgente du fait que l’Afrique a besoin de pas moins de 13OOO milliards de dollars par an pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030. Ces Assemblées annuelles de la BAD ont permis aux gouverneurs de la Banque de partager leurs expériences sur les progrès réalisés par leurs pays respectifs dans la transformation de leurs économies, les principaux obstacles dans le processus et les réformes clés entreprises pour les surmonter (ou au moins réduire au minimum leurs effets négatifs). Le Cameroun était représenté à ces assises par le ministre Alamine Mey, gouverneur de la BAD pour ce pays. Parmi les résolutions de ces assises, on peut noter l’exploration des moyens pour mobiliser les fonds pour le secteur privé africain, le lancement de la nouvelle stratégie décennale de la BAD 2024-2033. L’Union des forces entre la BAD et les IFRS pour promouvoir des informations financières centrées sur le développement durable et 37 pays africains à faible revenu pourront bénéficier d’un appui financier pour l’atténuation climatique.
En rappel, la Banque africaine de développement (BAD) a démarré ses activités en juillet 1966 et sa mission principale est de contribuer au développement économique et au progrès social des pays africains individuellement et collectivement, en favorisant l’investissement public et privé dans des projets et programmes visant à réduire la pauvreté et améliorer les conditions de vie des populations. Son siège est à Abidjan en CÖTE D’IVOIRE.
Jean Pierre Ombolo