Electricity development corporation (EDC) a organisé du 11 au 12 décembre 2014 au palais des Congrès à Yaoundé, une rencontre d’experts et des spécialistes pour améliorer les secteurs de l’eau et d’énergie. C’était dans le cadre de la 5ème édition du salon Promote.
«La demande en énergie augmentera d’au moins 70% d’ici 2030» nous le confirme le rapport de Water for a growing planet. Au Cameroun, la grande majorité de la population est sans électricité et les grandes métropoles sont victimes de délestage. Plusieurs études réalisées démontrent que la consommation en électricité du Cameroun se situera autour de 7040 GWh en 2025, soit une augmentation de 90% par rapport à la consommation actuelle qui est d’environ 7%. De même, Basile Atangana Kouna, ministre de l’Eau et de l’énergie, a déclaré lors de son discours d’ouverture du forum de l’eau et de l’énergie que «des études menées montrent que depuis le début du 20ème siècle, la consommation d’eau douce a été multipliée par 7. Et la mauvaise qualité de l’eau ou son insuffisance reste la première cause de mortalité, avec 7 à 10 millions de morts par an, dont la moitié au moins, sont des enfants de moins de cinq ans». Ce constat met en alerte les experts et les spécialistes en eau et en énergie venus du Cameroun, de l’Afrique et du reste du monde du 11 au 12 décembre 2014 au palais des Congrès à Yaoundé. C’était au forum sur l’eau et l’énergie avec pour thème: «hydroélectricité au Cameroun, potentiel et défis de l’heure». L’objectif étant de présenter les disparités et de proposer des solutions pour une énergie fiable et une eau de bonne qualité et en quantité pour satisfaire la demande ces cinquante prochaines années. Le Minee y a fait un constat: «c’est un défi devenu au fil des temps, très épineux». Car l’eau est nécessaire pour produire de l’énergie et l’énergie, est également essentielle pour produire de l’eau. Le Minee s’explique en soutenant que «sans énergie, il ne peut y avoir de pompage et donc pas de stockage, ni de transfert, pas de distribution, ni de traitement d’eau». Le problème d’énergie a été au centre des réflexions pour pallier au défaut et à la flambée du prix de l’eau potable et de l’électricité dans les ménages. Ceci pour satisfaire la demande grandissante de tous les Camerounais en quantité et en qualité. Également, l’énergie est sollicitée dans le dessalement, les pompages et le recyclage des eaux usées pour des ressources d’eau. Ces ressources sont nécessaires à la production de nourriture et à la distribution d’une eau salubre pour préserver la vie des populations et de lutter entre autres, contre les maladies liées à l’eau. Pour ce faire, le ministre Basile Atangana Kouna a tenu à préciser qu’«il est indispensable que les professionnels de ces deux domaines travaillent ensemble à une meilleure connaissance et à un suivi régulier et durable sur des dossiers relatifs à l’eau et à l’énergie». Il est donc impérieux de mettre un accent à la construction de nouvelles infrastructures pour améliorer l’accès à l’eau et à l’électricité, dans la même foulée, à la production de la nourriture. Le gouvernement, le maître d’ouvrage EDC, partenaires techniques et financiers travaillent pour l’accroissement de l’offre énergétique nationale. La fourniture d’une énergie hydroélectrique de qualité pour accélérer l’industrialisation et promouvoir le développement économique et social du Cameroun pointe à l’horizon avec le projet Lom Pangar.
Réalisations en vue
Le Cameroun regorge un impressionnant potentiel énergétique. Il a le deuxième grand bassin hydraulique après celui du Congo. Ce potentiel énergétique est déjà valorisé à travers la mise sur pied de plusieurs grands projets de construction d’infrastructures d’approvisionnement en eau et de production d’énergie. Pour les prochaines années, le gouvernement camerounais planifie la construction d’infrastructures additionnelles pour la garantie durable à l’accès et au moindre coût à l’eau et à l’électricité. Le gouvernement a placé le projet Lom Pangar comme un véhicule devant valoriser le potentiel énergétique actuel et pour les cinquante prochaines années au Cameroun. Le fleuve Sanaga est le bassin par excellence pour la production énergétique essentielle au Cameroun. Son équipement en ouvrage de régulation et hydroélectrique vont permettre de répondre à moindre coût aux besoins en énergie du secteur public et au déploiement de nouvelles unités industrielles au Cameroun. Aux exposants camerounais qui n’ont pas eu la possibilité de participer au forum eauénergie, Ibrahima Haman Tizi de la cellule de communication de EDC leur expliquait au stand de EDC à Promote que «le principe du projet Lom Pangar est la construction d’un barrage de retenue de 6 milliards de m3 d’eau. Cette capacité de stockage va permettre d’augmenter à 80% la quantité d’eau pouvant être emmagasinée dans l’ensemble des retenues existantes». Sa construction, débutée en septembre 2012, permettra de régulariser le débit de la Sanaga pour le porter de 640 m3/s à près de 1 040 m3/s. En même temps, Lom Pangar aura un équipement électrique pour l’alimentation de la région de l’Est en électricité. Il permettra également au bassin de la Sanaga de rendre effective la construction et l’exploitation de plusieurs autres aménagements hydroélectriques sur une hauteur totale de chute cumulée de 500m. L’apport énergétique de Lom Pangar est estimé à près de 600 MW sur les 1 200 MW potentiels du bassin de la Sanaga.
Système énergétique de la Sanaga
Lom Pangar est l’espoir du renouveau énergétique du Cameroun, véritable projet structurant, il va permettre au pays de bénéficier d’un potentiel énergétique. Ainsi, le système énergétique de la Sanaga est constitué quatre barrages réservoirs à savoir: Lom Pangar, Mbakaou, Mapé et Bamendjin. Ces barrages réservoirs sont nécessaires au fonctionnement de la chaîne d’équipement de la Sanaga: Lom Pangar doté d’une capacité de 30 MW; Nachtigal en amont avec 360 MW. Plus tard, viendra Grand Nachtigal avec une valeur énergétique estimée à 707 MW; Song Dong dont la puissance est estimée à 378 MW; Kikot avec 630 MW de puissance; Ngodi, 575 MW; Eweng Petit d’une capacité de 441 MW; Grand Eweng avec une capacité de 995 MW; Song Mbengué avec un potentiel énergétique estimé à 1 060 MW; et Edéa avec 336 MW d’énergie. Lançant les travaux du forum eau-énergie, le ministre de l’Eau et de l’énergie a tenu à rappeler aux participants et aux exposants de concilier l’eau et l’énergie, deux domaines intiment liés. Ceci dans le but d’établir la répartition de l’eau entre la production de l’électricité, l’irrigation et les activités touristiques. Il a également mentionné qu’il est impératif d’utiliser rationnellement l’eau et l’énergie dans le futur à la fin des réalisations des travaux d’équipements des barrages hydroélectriques sur le fleuve Sanaga.
Joseph Amougui