L’Ethiopie défend son barrage de la renaissance du Nil, tandis que l’Egypte et le Soudan sont hostiles au projet. Des négociations compliquées ont été entamées dans la capitale congolaise.
Les négociations ont commencé hier et s’achèvent aujourd’hui. La guerre de l’eau a commencé concernant le barrage de la renaissance et trois pays y sont impliqués : l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan. Ce projet de centrale hydro-électrique est présenté comme vitale pour Adidis Abeba et perçue comme une menace pour le Caire et Karthoum.
Selon les observateurs, les déclarations du ministre égyptiens des affaires étrangères, Sameh Shoukry aux médias égyptiens ne ressemblent ni plus ni moins à une presque déclaration de guerre. Pour Sameh Shoukry, ces négociations représentent la dernière chance que les trois pays doivent saisir pour parvenir à un accord.
Selon le président congolais, Félix Tsisekédi, hôte de la réunion, qui exerce aussi la présidence annuelle de l’Union Africaine depuis février, la réunion de Kinshasa se fixe comme objectif de déclencher une nouvelle dynamique, de chercher ensemble les solutions africaines aux problèmes africains.
Barrage de la Renaissance, le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique
Si ce barrage apparait comme une fierté pour le gouvernement et le peuple éthiopien, il suscite une source de tensions entre les trois pays depuis la pose de la première pierre, il ya tout juste dix ans en avril 2011.
Le barrage est construit dans le nord-ouest de l’Ethiopie, puis de la frontière avec le Soudan, sur le Nil bleu, un bras du fleuve qui fait la jonction avec le Nil blanc plus au Nord à Karthoum avant de poursuivre son cours vers l’Egypte. Et l’Egypte dépend essentiellement du Nil bleu environ 97% de son irrigation et de l’agriculture, et son eau potable ; l’Egypte considère le barrage éthiopien comme une menace pour un approvisionnement en eau.
Le soudan quant à lui, craint que ses propres barrages ne soient endommagés si l’Ethiopie procède au remplissage complet du GERD avant qu’un accord ne soit conclu.
Avec une capacité de 6500 mégawatts, l’Ethiopie affirme que l’énergie hydroélectrique produite par le barrage sera vitale pour répondre aux besoins en énergie de ses 110 millions d’habitants.
L’accord recherché, doit garantir l’Ethiopie de remplir ses objectifs de développement tout en préservant « les droits et les intérêts » de l’Egypte et du soudan. Mais un point d’achoppement subsiste, l’Egypte et le Soudan souhaitent que ces négociations se déroulent sous l’égide de l’ONU ,tandis que l’Ethiopie souhaite qu’elles soient faites par l’Union Africaine.
Jean Pierre Ombolo