Les Centrafricains ont été convoqués les 21 et 23 juillet derniers à Brazzaville par l’Union africaine. Les parties prenantes les plus importantes (la Séléka et les Anti-balaka) y ont pris part.
ABangui, il est resté un front de refus qui ne s’est pas rendu à Brazzaville estimant que le forum qui s’y est tenu était une «humiliation nationale». Djotodia et Bozizé ont été déclarés persona non grata à ce forum de paix de Brazzaville par la communauté internationale et notamment les Etats-Unis intransigeants sur la question de l’impunité. Le moins que l’on puisse dire à propos de ce forum de paix de Brazzaville est que la communauté internationale a arraché la signature de cessation des hostilités. Et cela parait comme une injonction puisque tout de suite à la sortie du forum, le porte-parole de l’Etat major de la Séléka, Ahmad Nijad Ibrahim déclarait ; «notre revendication concernant la partition du pays n’a pas été prise en considération. Mais cela ne constitue pas un handicap pour continuer notre lutte en faveur de la partition par les moyens politiques». Pour la Séléka, les musulmans centrafricains n’avaient plus de garantie de sécurité dans le pays, persécutés qu’ils étaient par les milices antibalaka. Et face à l’incapacité de l’Etat à restaurer la sécurité et la cohésion sociale, il n’y a que la partition pour protéger la communauté musulmane. Cette déclaration du chef de l’aile armée montre que cette fraction rebelle n’a pas signé cet accord de cessez- le-feu avec enthousiasme. Elle a accepté une injonction. Pour un membre du groupe international de contact sur la République centrafricaine, l’attitude de l’ex-Séléka «démontre qu’à Brazzaville, toutes les parties ne se sont pas parlées». Malgré la sortie médiatique récente de Mohammed Dhafane, voulant faire croire que la Séléka s’inscrirait dorénavant dans l’optique de la paix et de la réconciliation, l’on ne peut à vrai dire faire confiance à la Séléka. Car en reconduisant Djotodia à sa tête, ce groupe armé révélait ses intentions clairement. Même étant déjà au pouvoir à Bangui, Djotodia ne cachait pas sa vision sécessionniste de la RCA. Du côté des Anti-balaka, la partition n’est pas à l’ordre du jour, les exactions n’ont pas encore repris. Mais les Anti-balaka ne sont pas prêts à déposer leurs machettes et leurs armes. A cela s’ajoutent les mésententes et les tensions entre les différents responsables des Anti-balakas. Selon le coordinateur général adjoint, Sébastien Wenézoui, les tensions seraient dues à la proximité de Patrice Ngaissonna avec François Bozizé. Selon lui, l’équipe de Ngaissonna travaillerait discrètement au retour de ce dernier: Ngaisonna aurait détourné de l’argent offert par l’ancien chef d’Etat, son fils et l’actuelle présidente de la transition. Patrice Ngaissonna réclame «la reconnaissance intélectuelle» de son mouvement par l’Etat. Son porte-parole, Emotion Namsi, va plus loin « personne ne déposera les armes tant que le mouvement n’aura pas reçu de financement.» La communauté Sant Egidio en rescousse Après l’accord de cessez-le feu signé à l’arraché le 23 juillet entre les groupes armés, c’est autour des acteurs politiques d’être invités à pacifier leur pays. La communauté Sant Egidio, proche du Vatican prolonge la démarche entreprise en novembre 2013 à Bangui et a convié les candidats à la présidentielle de 2015 la semaine dernière à Rome. Mais les incidents entre la Séléka et la Minusca depuis deux jours àBatanfango dans le Nord de la Centrafrique viendrontils remettre en cause les accords de Brazzaville ? Le nouveau premier ministre contesté A peine nommé, le nouveau premier ministre Mahamat Kamoun, se trouve déjà contesté.La présidente de la transition Catherine Samba Panza a défié la communauté en nommant un premier ministre de son gré. En effet, au sorti du forum de paix et de réconciliation inter centrafricain tenu à Brazzaville en fin juillet dernier, l’ancien PM. André Nzapayeké devait remettre le tablier. il était question de nommer un premier ministre de confession musulmane, seulement il fallait trouver l’oiseau rare qui fait le consensus. Cet oiseau rare n’a pas été trouvé apparemment. Mme Samba Penza a décidé de nommer au poste de premier ministre une personnalité contestée par le médiateur, Denis Sassou Ngueso, la France :, et cette contestation ne s’arrête pas à l’extérieur. Mahamat Kamoun est contesté dans ses rangs, la séléka. De plus, les représentants des partis politiques d’ anciens présidents- Ange Felix Patassé et François Bozize-, ont décidé de ne pas prendre part à ce nouveau gouvernement : la raison, Mahamat Kamoun est parmi ceux-là qui ont plongé la RCA dans la situation dans laquelle elle se trouve ayant été le directeur de cabinet de Michel Diotodia.Pour eux, d’une manière ou d’une autre c’est Diotodia qui revient au pourvoir.Au-dela de ces considérations il importe de préciser que la classe politique centrafricaine actuelle doit etre changée ; elle est foncièrement égoiste,intéressée personnellement, incroyablement affairiste. C’est elle qui ne veut pas la paix en Rca pourtant la population est bien disposée.Certains de ces leaders politiques viennent d’etre convoqués à Brazza par le médiateur Sassou Nguesso. La tâche s’annonce donc difficile pour le nouveau premier ministre qui devra former le gouvernement de er cohésion national afin de relancer la transition politique et de mettre en oeuvre le fragile accord de cessé le feu signé fin juillet entre protagonistes de la crise centrafricaine
Jean Pierre Ombolo